Depuis mon arrivée à Berlin, j’ai eu l’occasion de donner deux interviews sur la vie quotidienne dans cette merveilleuse ville.
La première en juin 2014 pour le site d’emploi et de recrutement RemixJobs dans le cadre d’une série d’articles sur des professionels ayant quitté Paris pour la province ou l’étranger. La seconde cette semaine pour l’émission “Les Charentais du Bout du Monde” pour la radio FranceBleu et ce bien que je sois d’origine Franc-Comtoise ;).
Mon interview France Bleu
Cette interview a été réalisée par Daniel Gimeno.
Pour être honnête, je n’étais pas du tout prêt pour cette interview, je pensais que Monsieur Gimeno voulait m’interroger sur mes problèmes avec l’impôt sur le culte en Allemagne, pas sur la vie quotidienne à Berlin. Ce qui explique mes hésitations.
Thomas, dites nous où vous habitez, décrivez nous votre quartier
Page wikipedia sur Prenzlauer Berg.
Berlin est la capitale de la fête en Europe, Thomas êtes vous aussi un fêtard?
Un article en anglais du Spiegel sur la EasyJet Set et les touristes à Berlin.
Berlin est notamment connue pour la porte de Brandenbourg, n’est ce pas?
Liens vers les articles wikipedia sur:
L’hiver est il rude?
Ressentez-vous les différences de politique nationale au quotidien?
Une petite erreur de ma part, l’expression originale n’est pas “Vivre comme un roi en France” mais “Vivre comme Dieu en France” (Leben wie Gott in Frankreich)
Pour mon problème avec l’église allemande voir l’article en question.
Mon interview RemixJobs
L’article original est disponible sur le blog de RemixJobs. Cet article datant de juin 2014, toutes les informations ne sont plus forcément à jour.
Pour quel job êtes-vous parti ?
Je suis resté dans le même domaine : Ingénieur spécialisé dans l’info-divertissement pour l’automobile. Je suis actuellement responsable pour les choix et la mise en place d’outils et de procédures pour le développement d’applications mobiles. Ces applications pour smartphone Android ou iPhone sont utilisées par les conducteurs et/ou les passagers. Elles communiquent avec les véhicules via des interfaces spécifiques, c’est pourquoi elles doivent répondre aux critères de qualités de l’industrie automobile.
Qu’est-ce qui a motivé votre décision de partir ?
Avant toutes choses pour que ce soit clair, ce ne sont pas les salaires qui nous ont poussé à partir. En quittant Paris pour Berlin, les revenus de notre ménage ont diminué de presque moitié. Effectivement ma femme, n’a actuellement pas de travail. Le taux de chômage à Berlin atteint presque les 12%, ce qui laisse une plus grand marge de manœuvre aux employeurs pour faire pression sur les salaires.
Ce qui nous a poussé à partir c’est un ras-le-bol général, cinq ans après notre arrivée en région parisienne. Voici quelques exemples:
- Bouchons quotidiens, mettre 45minutes en voiture de banlieue à banlieue pour faire les 15kms qui me sépare du bureau, ou plus d’une heure en transport en commun pour ma femme
- Transports en commun constamment surchargés (ligne 13) au point que cela nous démotivait parfois de sortir le vendredi soir
- La pollution et le manque d’espaces verts
- Les queues interminables, partout tout le temps, automates billets de métro, services publiques, musées, cinémas, sorties en boites et même aux stations Vélib! Saviez-vous que la densité de population de Paris Intra-Muros est supérieure à celle de Hong-Kong!
- La mentalité ultra-individualiste des Parisiens qui génère un stress ambiant permanent
- Les prix monstrueux, à quoi ça sert de faire partie des 15% des ménages français qui gagnent plus de 4500€/mois si c’est pour habiter dans un deux pièces en petit couronne? En région parisienne on a toujours l’impression de tout surpayer.
- Il nous était impossible d’imaginer élever un enfant à Paris.
Néanmoins nous ne voulions pas vivre à la campagne. J’en viens et devoir faire 15km en voiture pour accéder au moindre service ne nous conviens pas non plus. Nous aimons la ville, mais désirons une ville apaisée. En France, cela aurait été surement possible à Lyon où à Strasbourg. Mais finalement, ayant passé une partie de nos études en Allemagne, nous avons focalisé nos recherches sur Berlin, ville verte par excellence.
Dans votre nouvelle vie :
les « pour »
- Berlin fait huit fois la taille de Paris pour 3 millions d’habitant, la densité de population y est bien moindre
- Il y a beaucoup moins de bouchons. De toute manière je fais maintenant les 10kms qui me séparent du bureau en vélo, comme plus de 30% de mes collègues. Il y a à Berlin une forte culture du vélo, ce qui a pour effet d’apaiser et de fluidifier la circulation.
- Il y a des parcs partout, l’été il est autorisé d’y faire des barbecues
- Les transports en commun sont relativement plein, mais nous sommes encore loin des situations extrêmes que peuvent vivre les franciliens. De plus les S-Bahns, équivalent du RER, circulent toute la nuit.
- De manière générale les berlinois sont beaucoup moins agressifs que les parisiens, il règne un climat de sécurité à Berlin. N’importe quelle femme peut se promener dans la rue tard le soir sans se faire siffler ou aborder.
- Les prix: une bière coûte 2€, un kebab 3€ ; pour 12€ vous pouvez bruncher pour l’équivalent de 30€ à Paris. Les loyers sont deux fois moins cher qu’à Paris.
- La jeunesse et le dynamisme: il y a des enfants partout, c’est une des villes avec l’un des plus fort taux de natalités d’Europe. C’est aussi un paradis pour les jeunes qui veulent lancer une startup.
les « contre »
- A moins d’être technicien spécialisé, ingénieur, médecin, vous allez galérer pour trouver un travail décent. Vous devrez sûrement passer par la case mini-job rémunéré 400€-600€ par mois. Personne ne vous le dira officiellement, mais officieusement il y a une préférence nationale voir même régionale des entreprises pour les nouvelles recrues.
- La barrière de la langue, il est nécessaire de parler allemand si vous voulez rester plus de 6 mois, sinon il est impossible de s’intégrer.
- Les étrangers sont mal vus par le berlinois moyen. En tant qu’étranger vous appartenez soit à la catégorie touriste bruyant qui traverse au feu rouge et ne paye pas ses tickets de transport, soit au hipster qui participe à la gentrification de la capitale.
- Le système de santé allemand à deux vitesses. Les 5% d’allemands les plus riches ont une assurance privée qui leur permet un accès aux soins plus rapide.
- Les allemands du nord, très à cheval sur les règles. En fait ce serait même un point positif si ils ne passaient leur temps à vous les rappeler.
Et, ultime question : Vous restez ou vous rentrez ?!
Pour le moment on reste, notre premier enfant vient de naitre et nous pensons qu’il est mieux pour lui que nous restions ici. On se reposera la question dans 10 ans.